En entreprise, la Bienveillance, ça paie !

En entreprise, la bienveillance, ça paie !

Au bureau, mais aussi à l’école, on se préoccupe de plus en plus du bien-être de l’autre. Et tout le monde y gagne.

C’est une valeur ambitieuse qui monte, qui monte, qui monte au sein de la famille, l’école, l’hôpital. Et désormais, là où finalement on l’attendait le moins : l’entreprise. Nouvelle arme antistress, réponse aux vagues de burn-out, la bienveillance, qui consiste à vouloir le bien de l’autre, s’invite dans ce qui est souvent perçu par le grand public comme un univers de brutes vouant un culte impitoyable au rendement.

Deux livres viennent d’être publiés sur la question. Des coachs issus de cabinets spécialisés sont de plus en plus sollicités pour enseigner l’empathie, la gratitude et le respect au bureau, où les émotions ne sont plus bannies. L’épanouissement personnel passe aussi par son activité professionnelle.

Le stress au boulot coûte une fortune

Alors que des études ont montré que le stress au boulot coûte une fortune à l’économie de notre pays (plusieurs milliards d’euros), les managers apprennent à être davantage réceptifs aux tourments de leurs employés. « Il y a beaucoup de chercheurs qui ont travaillé sur le sujet. Grâce, notamment, aux MBA ( NDLR : Master of business administration, diplôme d’administration des affaires ), les cadres ont été formés au management participatif et cette culture est progressivement redescendue vers la base », observe Gilles Teneau, docteur en sciences de gestion.

Selon lui, le « modèle de l’ homo economicus, basé sur la rationalité, la performance, la hiérarchie verticale, le taylorisme… » a vécu, et disparaît au profit du management bienveillant. « Si on veut une entreprise performante, il faut y mettre du bien-être. Mais restons sur terre, on est encore loin du monde des Bisounours! » tempère ce chercheur, coauteur de l’ouvrage « Toxic Handlers : les générateurs de bienveillance en entreprise » (Odile Jacob) sorti le mois dernier.

Des salariés à l’énergie positive

Les « toxic handlers », que l’on peut traduire par « porteurs de souffrances » ou « absorbeurs d’angoisses » sont « les générateurs de bienveillance en entreprise ». Ces salariés qui se retroussent les manches à tous les étages de l’organigramme font du bien à leurs collègues. « En période de crise, ils vont, grâce à leur sens de l’écoute, émerger naturellement et recréer du lien, redonner de la confiance », développe le chercheur.

La bienveillance n’est pas seulement tendance dans les open spaces. Des ateliers initient aussi les parents comme les profs aux vertus de l’éducation bienveillante. Dans les salles de classe, cette dernière vise à rassurer et encourager les élèves sans tomber dans le laxisme. La bienveillance, qui devient parfois une notion fourre-tout, a été sacrée mot de l’année 2018, plébiscitée par les internautes lors d’un vote orchestré par le dictionnaire Le Robert.

« Son emploi a fortement augmenté depuis 2010, parallèlement au développement des réseaux sociaux, où tout le monde peut s’exprimer de manière violente. On recherche la bienveillance en réaction à cette société où la malveillance a davantage d’écho », analyse le lexicographe Édouard Trouillez.

Une première percée au 12e siècle

Le Petit Larousse illustré 2019 y voit « une disposition favorable envers autrui ». Aux yeux du psychiatre Christophe André, « c’est voir le bien chez les autres et aussi vouloir leur bien, c’est porter sur le monde un regard amical : ne jamais perdre de vue ce qu’il y a de bon, de fragile, de touchant chez les humains ». Le mot a fait une première percée dans notre langue au 12e siècle, en 1175 précisément, dans sa définition actuelle, à savoir « le sentiment par lequel on veut du bien à quelqu’un », selon Édouard Trouillez.

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